Et portant, on croyait tout savoir sur le jour le plus long……….

C’est à Carentan, le 22 mai, que nous embarquons dans notre « space camping-car » machine à remonter le temps individuelle.

Photo Groupe

Il pleut, donc rapide présentation des équipages et de leurs binômes, puis départ vers le resto « le contoir des marais »  où nous dégustons un savoureux dîner, dans une chaleureuse ambiance. C’est vrai que nous nous connaissons presque tous et que ces retrouvailles d’après COVID nous font vraiment plaisir.

Carentan

Le 23, il pleut toujours et la visite de la vieille ville de Carentan et de son marché hebdomadaire se fait au pas de course ou presque. L’après-midi nous partons à St Côme du Mont. Là, nous allons vivre la « D.DAY expérience » à bord d’un véritable C47, avion américain de transport de troupes, transformé en simulateur de vol.

A bord de cet appareil nous décollons de la campagne anglaise. Nous survolons la Manche puis arrivés au-dessus des côtes françaises nous sommes abattus par la FLACK. Nous atterrissons avec pertes et fracas dans la campagne normande. Notre avion prend feu. Heureusement c’est pour du faux et nous sortons tous indemne de l’aventure mais que d’émotions.

Simulateur de vol

Aujourd’hui 24 mai, nous partons à la découverte de Ste Marie du Mont car nous y avons un rendez-vous important. Après une visite du village, de son église au si beau clocher, de sa salle du conseil municipal ornée de bas-reliefs sculptés, un petit tour par le typique café du 6 juin s’impose.

Elise Ste Marie du Mont

De retour aux camping-cars, notre rendez-vous surprise nous attend.

C’est Jean Ferroliet et sa jeep, une vraie, qui nous attendent pour nous emmener faire un tour dans le bocage normand. La surprise en fait, c’est qu’il nous débarque et nous plante là en pleine campagne.

Petit tour en jeep

Nous marchons quelques instants et au détour d’un chemin creux, nous sommes cueillis par une patrouille allemande qui nous soupçonne d’être des partisans et de cacher des armes. Achtung ! schnell, schnell !pas commodes les gars. Un d’entre nous, qu’ils pensent être le chef, est appréhendé et fusillé sur le champ. Ils sont nerveux car la sirène qui annonce l’arrivée d’avions  ennemis, retentit ; nous craignons pour nos vies et tout à coup dans les fourrés nous voyons passr des soldats américains. Après quelques fusillades et  tirs nourris, les allemands sont abattus et nous sommes délivrés par des GIs. Ouf !on l’a échappé belle !

Les Partisans

Mais ce n’était qu’une reconstitution, un spectacle interactif d’une telle réalité qu’un instant nous avons cru avoir franchi les portes du temps et être retournés en 1944. Ces historiens-comédiens amateurs nous ont raconté «leur»  débarquement, des petites histoires qui font la grande histoire et qui ne sont pas dans les manuels. Ce sont ces passionnés passeurs de mémoire qui contribuent à animer la si fragile flamme du souvenir et nous sommes très heureux d’avoir pu par notre présence, contribuer un tant soit peu au fonctionnement de leur association.

Les historiens comédiens

Après toutes ces émotions et un repos bien mérité au camping de Ste Mère Eglise, le 25 Mai, nous partons visiter le musée AIRBORNE consacré aux 82e et 101e compagnies de parachutistes américains largués dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, derrière les lignes ennemies allemandes. Après les explications de notre guide, nous montons dans un authentique planeur Wako. Ces planeurs qui ont atterri en Normandie cette même nuit étaient capables d’emmener une jeep et 13 hommes.  Après avoir regardé avec intérêt toutes les collections exposées dans ce musée, un peu plus loin, nous sommes allés voir de près un vrai C47, lui aussi acteur de l’opération Neptune annonciatrice d’Overlord.

Musée Airborne

Direction UTAH BEACH , qui avec OMAHA BEACH, est un haut lieu du débarquement américain le 6 Juin 1944. Nombre de stèles et de statues sont érigées en l’honneur de tous ces petits gars qui sont venus se faire tuer ici pour que nous puissions vivre libres. Ce même jour à minuit, c’est-à-dire en 24 heures seulement, 10 500 alliés sont morts sur nos côtes…….

Musée Utah Beach

Nous partons vers Crisbecq, Nous nous arrêtons au pied  du monument érigé à la mémoire du Général Leclerc à l’endroit même où il a débarqué avec ses compagnons de la 2éme DB. C’est également à cet endroit qu’est scellée la borne n° 1 de la route de la liberté, qui selon le serment de Koufra devra les emmener jusqu’à Strasbourg.

Monument Leclerc

Ce matin du 26 mai, nous pénétrons sur le site de la batterie de Crisbecq située à quelques kilomètres du rivage de St Marcouf. Ce fut la batterie la plus puissante de l’ensemble des défenses allemandes sur les plages de débarquement en Normandie. Une ville souterraine composée de 22 blockhaus pouvant accueillir, nourrir et soigner 400 hommes. Impressionnant. Le 6 juin 1944, c’est de cette batterie que fut tiré le 1er coup de canon. Elle ne tomba que le 12 juin 1944.

Batterie de Crisbecq

Le 27 mai, nous nous dirigeons rue du Petit Versailles à Valognes. Nous y découvrons la plus ancienne maison de Valognes bâtie vers 1530. Au départ  c’était une teinturerie pour draps de laine, cuirs et peaux. Puis elle devint une caserne jusqu’à la fin du 19e siècle et maintenant elle abrite le musée régional du Cidre « or blond des Normands ». Ici est conservée une riche collection d’objets liés à l’activité cidricole à travers les siècles.

Valogne Musée du cidre

Puis c’est le départ vers Néhou, où se situe le camp Patton, célèbre général de l’armée américaine. Nous bivouaquons sur le site même. Demain matin, nous avons un autre rendez-vous important.

Le 28 mai, à 9 h 30, c’est en effet Madame Ellen PATTON qui nous fait l’honneur de nous servir de guide sur le site occupé par son grand père et ses troupes en juillet 1944. Ce dernier, en embuscade attendait l’ordre de foncer vers Avranches.

Après un dépôt de gerbe au pied du monument dédié au général, et après la sonnerie « aux morts » nous observons une minute de silence. Puis nous avons entonné les hymnes américain et français et pour finir, chanté tous ensemble «  le chant des partisans » A ce moment nous étions tous en communion, les vivants, les disparus et Ellen Patton qui était le maillon principal de la chaîne qui nous reliait. L’émotion était palpable et fut à son comble quand elle interpréta, a cappella « amazing grace ».

Camp Patton Dépot gerbe

Cette jolie dame dynamique et sympathique nous a raconté le plus simplement du monde, avec un petit accent américain, un volet du débarquement méconnu de la plupart d’entre nous. Merci à elle pour ce beau moment.

EllenPatton 1

A regrets nous quittons Néhou, pour Lessay, où nous devons visiter l’abbatiale, reconstruite à l’identique, après sa destruction en 1944. Malheureusement nous ne pourrons pas visiter les bâtiments conventuels de cette abbaye bénédictine, ces derniers ayant été cédés à un particulier.

Abbaye Lessay

Puis nous poursuivons notre route jusqu’à Avranches puis Pontaubault où va s’achever notre semaine « débarquement en Normandie » Avant de nous séparer, un excellent repas sera pris en commun au restaurant « La Grillade ».

Dimanche matin, quelques-uns parmi nous sont déjà partis vers d’autres horizons et quelques insatiables amoureux d’histoire sont restés pour écouter Monsieur le Maire nous parler de sa ville de Pontaubault (qui aurait pu être un autre Oradour-sur-Glane sans la présence d’esprit d’un soldat allemand, un malgré nous alsacien). Il nous a parlé également de ce pont que les Allemands n’ont pas voulu détruire et qui a permis à PATTON d’avancer ses troupes vers la Bretagne……et nous connaissons la suite.

Maquette du Pont à Pontaubault

Merci à Bernadette et Daniel FOLLAIN, merci à Jacqueline et Jack GOLLAY de nous avoir emmenés sur ces quelques sites du débarquement et nous avoir permis de découvrir des évènements du D.DAY, hors des circuits touristiques traditionnels et fait vivre de grands moments de plaisir et d’émotions. Merci à eux.

Martine BRUGER